Bonjour à tous et bienvenue dans le quatrième numéro de cette rubrique. Aujourd'hui j'ai eu la possibilité de poser quelques questions à Fabrice Mauro, speaker de l'OGC Nice pendant 14 ans et qui a rendu le micro il y a très peu. Je ne vais pas en dire plus, car il saura se présenter mieux que quiconque...
Bonjour, je m 'appelle Fabrice Mauro. Mon travail consiste à faire faire trois choses : de la formation professionnelle, des RH externalisées (ressources humaines externalisées) pour le compte de nos clients et je fais également de l'accompagnement de dirigeants ce qu 'on appelle du coaching de chef d'entreprise depuis une quinzaine d 'années. Après évidemment je suis fan de l'OGC Nice mais ça je suppose que vous vous en doutez. J'aime aussi lire, cuisiner et faire du potager avec mes enfants. J'ai également publié un roman (Que rien ne bouge) et je suis en train de finir de publier le deuxième.
Avant de devenir le speaker de l'OGC Nice, pourriez-vous détailler les différentes étapes de votre parcours professionnel qui vous ont conduit à ce poste ?
Pour répondre à cette question, il n'y a rien qui amène à devenir un jour speaker de l'OGC Nice. Cela veut dire que moi je suis allé au stade à partir de mes quatre ans avec mon papa, mais à aucun moment je me suis dit qu'un jour j'aimerais être speaker. Autant j'imagine que des gens aimeraient être footballeurs, dans de plus rares cas arbitres ou entraîneurs, mais je ne vois pas les gens dire qu'ils aimeraient être speaker, donc ce n'est pas une véritable vocation. Je suis donc arrivé à ce poste parce que la première année à l'Allianz Arena, le speaker qui avait été retenu n'a semble-t-il pas donné satisfaction. Par conséquent, l'OGC Nice était à la recherche d'un speaker qui à la fois connaît bien le club, son histoire, l'équipe actuelle et qui parle un peu en niçois. Comme je cochai toutes ces cases, c'est moi qui ai eu la chance d'être retenu après avoir fait évidemment un casting au cours duquel j'ai été opposé à différentes personnes.
En ce qui concerne mon parcours professionnel, j'ai un double parcours. En effet, mes études m'ont tout d'abord emmené à faire tout ce qui est communication et publicité. Dans cette lignée, j'ai créé une régie publicitaire en 1992 et puis après très vite je suis arrivé sur la formation professionnelle. Après cela, j'ai eu une carrière de magistrat consulaire pendant 14 ans et puis enfin je suis devenu speaker en 2014.
Comment avez-vous fait la transition de votre carrière dans l'enseignement vers le rôle de speaker, et comment avez vous réussi à combiner ces deux rôles ?
Alors combiner les deux rôles finalement c'est très simple parce que ni speakers ni enseignants ne sont des métiers, en tout cas pas tels que je les pratique. Tout d'abord, le rôle de speaker va forcément s'effectuer le soir ou le week-end donc ça n'empiétait pas trop sur ma semaine. En ce qui concerne l'enseignement depuis maintenant trois ou quatre ans, je ne fais plus qu'une demi-journée par semaine d'enseignement à l'école de journalisme. Là-bas j'enseigne durant le premier semestre l'art oratoire et durant le deuxième semestre je donne des cours de télé pour arriver à faire ce qu'on appelle des faux directs, c'est-à-dire être face à la caméra et parler d'un fait divers pendant 45 secondes. Donc en fait avec ces deux métiers il n'y en a pas un qui peut expliquer l'autre. Par ailleurs, ce n'est pas réellement ce que je fais toute la semaine parce que moi je fais surtout de l'accompagnement de dirigeants parce que j'ai validé un master 2 en RH.
Pouvez-vous décrire le déroulement d'une journée typique lorsque vous prépariez et animiez un match à l'Allianz Riviera ?
Pour la journée typique d'un speaker, ce n'est pas réellement une journée parce que cela commence plus tôt dans la semaine. En effet, selon les sujets que nous allons évoquer, je dois préparer les textes, donc cela me prend environ une petite heure. Le jour du match, il faut arriver au stade environ deux heures et demi avant le coup d'envoi, parce qu'on fait la lecture de ce qu'on appelle la conduite pour savoir minute par minute tout ce qui va se passer à partir du moment où on dit bonsoir et bienvenue jusqu'à la fin du match, c'est-à-dire jusqu'au moment où on dit le message d'au revoir. Tout cela se fait en régie, avec l'équipe composée des cameramans et des régisseurs, ainsi que moi-même. À ce stade, nous déterminons les différentes séquences à réaliser et discutons de la meilleure position à adopter pour chacune d'elles. Par exemple, nous décidons où placer certaines personnes afin d'être bien prêts pour le match.
Une fois que cette séquence de conduite est faite, je descends en bord-terrain afin de prendre mes marques et à peu près une heure avant le match, on commence les prises de parole jusqu'à la fin du match.
Lorsque le match est terminé, j'ai une petite animation à faire dans le salon présidentiel avec un joueur. Ensuite, je vais en salle de conférence de presse où, à la fin de la conférence, nous faisons le débriefing de la soirée. Nous discutons de ce qui s'est passé, des bonnes séquences, des moins bonnes, des mauvaises, de ce qu'il faut éviter de faire par la suite, etc.
Ainsi, un match nécessite deux heures et demie de préparation en amont, puis une heure et demie de suivi après le match. Cela représente donc une amplitude de temps assez importante.
Maintenant que vous avez passé le relais en tant que speaker de l'OGC Nice, comment voyez-vous l'évolution de votre carrière et quels sont vos projets futurs ?
En ce qui concerne mes projets, ils ne changent pas beaucoup dans la mesure où le football, c'était le week-end et puis l'enseignement c'était une demi-journée par semaine. Donc en fait mes semaines ressemblent terriblement à celle que j'ai connue il y a un an, par exemple. Cela n'a pas changé grand choses à ma vie, hormis que maintenant je vais pouvoir aller au stade et boire une bière avec les copains, ce qui m'est plus arrivé depuis 10 ans. Et puis surtout je vais avoir les week-ends pour récupérer un peu parce que comme je fais de grosses semaines quand je bossais les week-end, ça ne permettait pas de récupérer.
Pour finir avez-vous une anecdote amusante ou inattendue qui s'est produite pendant que vous étiez au micro au stade ?
Alors des anecdotes, évidemment, il y en a 250, mais il y en a une que j'ai particulièrement retenue. Celle-ci concerne Hatem Ben Arfa au moment où il est parti au PSG et que la saison suivante on reçoit le PSG à l'Allianz mais que malheureusement Hatem, avec qui j'entretenais d'excellentes relations, n'était pas dans le groupe, donc il était resté à Paris. Et après la composition officielle du Paris Saint-Germain, j'ai dit qu'il nous manquait une personne, c'était Hatem. Et le stade a repris "Hatem on t'aime", "Hatem on t'adore", donc pour moi ça a été un moment très sympa, et surtout pour Hatem qui le méritait bien.
(Crédit photo : instagram.com/fabricemauro/,ogcnice.com et Cyril Dodergny)